20 ans de la loi Evin

"Les sénateurs ont adopté, mercredi 6 mai, un amendement pour mieux distinguer information et publicité sur le vin.

« Plus de vingt ans après son adoption, la loi Évin est devenue source d’insécurité juridique, donc de complexité, à la fois pour les filières productrices de boissons alcooliques, pour les annonceurs, pour les médias, mais aussi pour nos territoires », a déclaré Élisabeth Lamure (UMP) après avoir souligné que l’amendement a été cosigné par des sénateurs de tous les bancs.

Le 2 Avril dernier, les députés avaient obtenu la création d’un groupe de travail pour arriver à définir la notion de publicité sur le vin. Mais les sénateurs se sont emparés eux-mêmes du sujet, dans le cadre de la loi sur l’économie."

Le vin fait partie de notre patrimoine historique et par cela il se différencie des autres alcools forts et boissons énergisantes. Nos exportations se portent plutôt bien, et pas seulement à Bordeaux. Il suffit de constater les niveaux de prix atteints par les meilleurs crus de n'importe quelle région de France (sans oublier la Champagne bien sûr) pour comprendre que l'engouement pour nos précieux flacons est toujours fort.

Communiquer sur ces productions viticoles n'est pas une incitation à consommer plus, d'autant que de nombreuses études ont démontré l'intérêt pour la santé que représente une consommation raisonnée de vin, qu'il soit rouge ou blanc! Le teneur en polyphénols est moins grande dans cette deuxième catégorie mais pas nulle pour autant

Il y a quelques années, je livrais régulièrement du vin à deux dames d'un âge vraiment avancé!

La plus agée était centenaire et consommait un verre de vin ordinaire coupé d'eau par repas. Elle me demanda un jour si elle devait arrêter!

-Pourquoi faire puisque vous vous en tirez plutôt pas mal jusque là, lui ai-je répondu!

Elle est partie à 102 ans après un dernier déjeuner organisé chaque année pour les anciens du 15ème arrondissement de Paris. Peut-être a-t-telle oublié de couper son vin d'eau au cours de ce dernier repas. On n'a pas idée de faire des excès à cet âge-là! 

La seconde a commencé à consommer du vin tardivement sur les conseils de son médecin à qui elle se plaignait de se sentir fatiguée de manière chronique. Il étudia ses habitudes alimentaires et lorsqu'elle lui déclara consommer une ou deux tasses de thé en fin d'après midi, il lui suggéra de remplacer cette boisson par un verre de vin par jour... et la fatigue disparu! 

Ces deux témoignages sont rigoureusement authentiques et ne sont pas rares.

On est passé de la notion de vin "aliment", à celle de vin "plaisir"

Concernant la lutte contre l'alcoolisme qui a motivé la loi Evin on peut faire un constat simple:

On peut distinguer l'alcoolisme "prolétaire" et l'alcoolisme "mondain"

La différence est que les produits étant moins trafiqués pour ceux qui ont les moyens de se payer de bonnes bouteilles, les désagréments sur la santé paraissent moins graves alors qu'on la charge tout autant la mule. Mais il faudrait demander son avis à un foie cirrhosé par l'excès d'alcool, pour savoir ce que ça change au bout du compte.

Mais là malheureusement, il n'y a pas de justice!